On ne dira jamais assez combien une émission de télévision du genre «Des Racines et des Ailes» (France 3) est indispensable à la (re) découverte de certains lieux particuliers du patrimoine et, surtout, à leur protection. En 2016 et 2017, on a particulièrement pu apprécier des reportages consacrés à la Seine, à l’Alsace, à la Loire, à la Touraine, au Midi, à l’Andalousie… Sur un autre plan, la série «Des trains pas comme les autres» de Philippe Gougler (France 5), est aussi un documentaire de qualité.
Naguère, il fut question des Buttes-Chaumont et j’ai foulé quelques allées parmi les cinq kilomètres de ce parc, belle «tache verte en forme de demi-lune» située non loin des Gares du Nord et de l’Est, avec le souvenir de plusieurs passages du reportage.
Créé en 1867 et inauguré à l’occasion de l’Exposi- tion universelle, ce parc est passablement accidenté et a été érigé sous Napoléon III en lieu et place de carrières, galeries, voire de dépotoir. Au XIIIe siècle, un gibet y fut installé et resta fonctionnel jusqu’à Louis XVI !
L’endroit «malsain» devint un parc rappelant le paysage d’une région montagneuse avec un pont en briques (dit «des suicides»), une passerelle supérieure, un promontoire, un lac artificiel alimenté par le canal Saint-Martin, un belvédère et une folie en forme de temple gréco-romain, une grotte – voûte de 20 m – aux fausses stalactites, des rampes en rusticage, du ciment imitant du bois, une cascade de 32 m de haut, des rochers, des pavillons et une colonne météorologique, un escalier de deux cents marches…
Ajoutons-y, des arbres centenaires et gigantesques, un très beau panorama, des colverts et autres canards, mouettes rieuses, cygnes blancs et noirs…, un théâtre guignol, des jeux pour enfants, des pelouses accueil- lant les pique-niqueurs…
On dit que ce parc est aussi un haut lieu de l’ésotérisme, car le temple de la Sibylle serait situé au centre d’un pentacle mystique, que des réunions secrètes s’y dérouleraient, que des galeries mèneraient à une salle magique, que le sous-sol serait parcouru de phénomènes (artefacts) occasionnant des rituels…
L’endroit a reçu le label «QualiPARIS» et, depuis 2012, fait l’objet de divers travaux de rénovation (davantage centrés sur l’aspect paysager du lieu, par exemple), mais, encore, et c’est à souligner, de mesures pour économiser l’eau lors des arrosages, entre autres.