Bien entendu, au Musée du Louvre, il y a Mona Lisa, la Joconde, qui catalyse l’attention. Cependant, au niveau de l’énigme relative à un chef-d’œuvre, Le Scribe accroupi n’est pas en reste.
Cette antiquité égyptienne peinte lors de la IVe ou Ve dynastie (2600-2350 avant J.-C.), sculptée en calcaire fin, cristal de roche et cuivre, fut découverte en 1850.
Le Scribe accroupi s’apprête à écrire sur un rouleau posé sur ses genoux que recouvre un pagne. Il est assis en lotus. Le roseau pour écrire a disparu. Ce qui frappe dans cette sculpture, c’est le regard. Fascinant !
«Que de mystères entourent cette célébrité!» est-il dit à son encontre.
L’écrivain du temps des pyramides est expressif, le visage est tendu et le regard vif, d’où on le regarde. Le reste du corps est assez obèse avec relâchement de la musculature dorsale et des bourrelets aux hanches et au ventre, communément appelés «poignées d’amour ».
Quelques constats, parfois énigmatiques :
– la vision frontale de l’ensemble de la statue s’inscrit dans un triangle et sa hauteur est proche de la coudée égyptienne (52,3 cm) ;
– fait rare : un pied (le droit) est tourné vers le spectateur. À ce sujet, on ne voit que trois orteils, les autres sont dissimulés ;
– il n’y a pas d’inscriptions hiéroglyphiques qui permettent de l’identifier, ce qui est, aussi, assez unique.
On peut également préciser que le contraste entre le visage et l’obésité du reste du corps serait signe d’un personnage dans sa pleine maturité, selon les spécialistes qui jugent, encore, que cette sculpture est exceptionnelle, car elle marque les caractéristiques personnelles dudit personnage et qu’il participait probablement aux cérémonies de cultes.
Sculptée durant l’âge d’or artistique (Pyramides de Khéops, Khephren…), la statue fut découverte, par hasard, par Auguste Mariette, à Saqqarah à trente kilomètres du Caire dans une nécropole importante.
Le Scribe accroupi fut retrouvé avec d’autres statues et il y aurait des affinités (torse, bourrelets…) avec Pehernéfer (haut fonctionnaire en poste à Héliopolis lors de la IVe dynastie et enterré à Saqqarah), mais pas au niveau des yeux ; dès lors, l’hypothèse communément arrêtée à son encontre est celle d’une statue d’un personnage anonyme – un très haut dignitaire de l’époque des Grandes Pyramides ? – exécutée par les meilleurs sculpteurs.
Le Scribe accroupi livrera-t-il un jour tous ses secrets ?